DIMANCHE 9 MARS 2008.
Dans un demi sommeil, soit que tu es a moitié réveillé ou a moitié plein, tu te dis « Putainnnnnn c’est pas vrai vont pas se marier le dimanche ? »
Ben si, ici on se marie le dimanche et à 5h du mat et en fanfare !
Poursuivi par le mariage – j’en connais un rayon – je pourrais aller leur dire « Réfléchissez à deux fois ! » Ce serait mal vu ……………… par les mamans de mes enfants ! ! !
Hier journée de la femme, une pensée pour les femmes de ma vie ! Pour ma maman, mes filles, ma sœur, ma Compagne Dominique, mes amies, mes proches, les éloignées ! Sont toutes éloignées en ce moment les femmes de ma vie ! Non Lisa, je ne t’oublie pas !
Après ce petit délire matinal, il est 6h 45, je suis debout depuis 6h et c’est ainsi depuis que je suis arrivé ; me couchant vers 19h, ça me convient ; après ce petit délire matinal donc, hier journée de « Merde ». Il a plu, sorte de petite pluie sous nuage gris, de ces pluies qui ne servent à rien sauf à handicaper les porteurs de lunettes, ça mouille même pas le sol ! Mais n’ayant rien à faire je me suis ennuyé, sauf que vers 14h j’ai trouvé une Mob et suis parti vers le Nord, le long de la rivière. Le pays est plat, immenses plaines céréalières (en espérant que le riz est une céréale, sinon, j’ai tout faux !), zones de brûlis, petits champs de bananiers et parfois un peu de maïs, immenses cocotiers arrivés là par hasard tranchent avec l’horizontalité. Petites rivières quasiment asséchées, les barques sont en calle sèche mais témoignent d’une grande activité de pêche, présence de nasses en osier de toutes formes. Tout le long des rivières, des habitats traditionnels sur pilotis et ça construit toujours de cette façon. J’aime bien, évidemment, je me suis perdu puis retrouvé après avoir demandé ma route plusieurs fois.
La pluie avait dû tomber plus fort dans ce coin, la piste était un peu boueuse et la Mob pas fournie avec « Tétines », quelques petits travers………… involontaires et rattrapés tout seuls !
C’était pour hier samedi cette balade, aujourd’hui vers 11h « Uns gorgée de bière ». Suis sous le ventilo mais fait chaud ! Il brasse mais fait chaud ! Difficile de trouver une bière rive droite, même une Angkor Beer, d’ailleurs celle-ci est une Anchor ?
Je viens de visiter une pagode, il y a partout des bonzes qui vaquent à leurs occupations autour de bâtiments pas vraiment en ruine mais en très mauvais état, aux murs sale et lépreux, noircis par la crase, des débris, des papiers partout et puis, une douce odeur sucrée me fait changer de cap et d’impression, y aurait il ici des senteurs douces ? A quelques mètres devant moi des débris de canne à sucre sont en train de se consumer : odeurs suave de caramel !
Un peu plus loin, toujours dans l’enceinte de cette pagode, un temple de béton bâti, c’est moche mais j’ai fait quelques photos et puis aussi un bâtiment années 60 ou 70 de 3 étages avec escalier extérieur, genre taudis ; un bébé hurle ; photo, serais le seul à entendre à nouveau ces cris, ces hurlements, lorsque repasseront pour moi, en boucle, les photos du Cambodge sur mon écran de veille.
En face du troquet ou je viens de finir de boire la bière qui commençait à ne plus être fraîche, un mur d’enceinte d’un bâtiment à l’usage indéterminé, il est en pleine rénovation / construction. Quant au mur d’enceinte, il est constitué de guerriers alignés soutenant un immense serpent, mais ils ont la posture des tireurs à la corde (Sokatira pour les basques !)
Il est presque 12h, je vais déjeuner au restaurant réputé de BTG : « La Villa »
L’aprem est consacrée à une balade en ville, à pied ; j’ai fait quelques photos !
LUNDI 10 MARS.
Nous sommes parti Savat** et moi en moto vers la pagode où nous attend la directrice du foyer Binoche qui fait revenir les reliques de ses ancêtres. Il est 10h 15
La cérémonie ressemble de loin à un mariage mais en m’approchant, je distingue les Bonzes assis sur 2 rangs (une dizaine). Ils répètent des phrases inlassablement. Face à eux un rang de femmes rasées, toutes de blanc vêtues, on m’explique que ce sont des « sœurs », elles prient ainsi que d’autres personnes de l’assistance qui font face aux bonzes. L’ambiance n’est pas solennelle et on me permet de prendre des photos.
Puis vient la séance des dons, des boites de gâteau et de Coca, d’autres présents sont déposés. Les bonzes remercient en psalmodiant encore un peu puis se lèvent et s’en vont. Je prends place autour d’une table, je ne comprends évidemment rien aux conversations qui sont échangées, mais on rit beaucoup. La nourriture est moins abondante et moi raffinée pour moi que lors du mariage de la semaine dernière. Il n’y pas de bière, seulement des boites de jus de fruits aux goûts exotiques !
** Savat : « Le vieux » comme on l’appelle ici vit avec sa femme qui a en charge une famille de 10 petits pensionnaires. Lui, fait quelques boulots de secrétariat et rend service au directeur, il arrive le premier au bureau et parle et comprend bien le français.
Pris mon billet pour PPH, 15 000 riels (moins de 2 bières !) Départ à 8h 30, arrivée vers 14h, j’ai Rv avec Kimlang, nous devons travailler sur les prochains BBD (pour Bilans Buco Dentaires). Je vais bouger un peu, je commençais à m’ennuyer ici !
MARDI 11 MARS.
« Vous jure que c’est vrai ! » Ce matin ils ont fait les balances à 4h15 ! Et il parait que c’est toute l’année comme ça, on se marie beaucoup au Cambodge et on le fait savoir.
Il semblerait que le passé difficile vécu par les Cambodgiens les pousse aujourd’hui à des comportements festifs. Tiens un deuxième mariage attaque, ils sont plus raisonnables ou légèrement en retard, il est 5h45. Oui ! Je me suis levé une heure plus tôt que d’habitude sans trop savoir pourquoi ; une erreur de pendule, il n’est que 23h45 en France.
Je risque pas de manquer le Bus ; ça me plait bien de bouger un peu, je commençais à tourner en rond.
Parait qu’il est question d’une petite fête champêtre à mon retour et en mon honneur ! On verra ! Je préférerais repartir en mission vers d’autres orphelinats.
Arrivée à PPH vers 14h et ai tout de suite rendu visite à Kimlang, par bonheur elle est présente et m’accorde 10’ pour me proposer d’aller bosser à Kompong Thum & Kompong Cham ! Je cache ma joie et suis ravi.
SAMEDI 15 MARS 2008.
Après un voyage épouvantable en bus, j’arrive à Siem Reap. Route en travaux depuis Sisophon (soit 200 kms) et clim poussive ! Trouvé un Tuk-Tuk (TT), une Guesthouse pas cher et après une bonne douche, première rencontre avec Angkor Wat.
C’est magique !
DIMANCHE 16 MARS.
Hier soir j’ai assisté au coucher de soleil depuis Phnom Bakheng, ça grimpe dur mais ça vaut le coup !
Mais avant j’ai eu l’immense plaisir et le bonheur de découvrir Angkor Wat aux couleurs chaudes et rouges du soleil couchant. Jamais rien vu d’aussi géant, d’aussi différent, d’aussi surprenant.
La Dune est l’œuvre du vent, Angkor celle des croyances des hommes.
Pas trop de touristes ! Quoique ? Retour 19h, le TT passe au milieu d’arbres immenses, je les vois à peine mais je les sens, il fait frais.
Ce matin dimanche départ pour Angkor Thom (La ville d’Angkor) dés 7h. Le TT l’aborde par le sud et je vais jeter un œil au Baksei Chankrong, c’est un temple peu visité, j’en fais le tour, je suis seul …………. pas pour longtemps.
Un peu plus loin les éléphants patiemment alignés attendent les touristes, les nouvelles voitures électriques de la société de gestion du site, aussi !
Suis déposé à la porte Est du Bayon. La lumière n’est pas trop blanche, le temple est remarquable et à cet instant j’aimerais être accompagné par un spécialiste pour mieux apprécier la complexité des niveaux et les structures architecturales. Les murs sont couverts de bas reliefs représentant le Bouddha – Le célèbre Bouddha au sourire énigmatique – mais aussi les personnages de la mythologie bouddhiste !
Petite marche vers Baphnom, en pleine rénovation. Les € français sont là ! Toujours à pied, la terrasse des Eléphants.
Tout est géant ici et de grands espaces verts bien entretenus, d’immenses arbres de 30 mètres donnent une impression de sérénité malgré le trafic des touristes à pied, en bus, en TT en voiture particulière et à dos d’éléphant. Il fait encore « Bon » comme on dit dans le S-O !
Le TT me conduit vers d’autres temples à l’Est, j’ai de la chance, il connaît et parle anglais fort correctement ; je visite Thoummanon et Cham Say Teroda. La brique fait son apparition dans la construction de certains temples, Takéo immense et inachevé, construit autour de l’an 1000 et enfin Ta Prohm construit au XII siécle et envahi par les « Spongs ».
Mes photos ne sont pas du niveau de celles qui inondent les brochures touristiques mais néanmoins, vu le nb de clichés, je me suis fait quelques petits plaisirs. A voir bientôt sur :
Pour finir, ça fait 4 heures que je visite, Banteay Kdei et le grand bassin de Sras Srang, haut lieu du tourisme et des petits vendeurs qui proposent tout à « One dollar ! » Guide Lonely, guide National Geographic, pean apple, éventails, etc. Et comme une musique nasillarde « Peanapple one dolla » Le « R » oublié n’est pas une faute de frappe !
Sur le chemin du retour, les tours en briques rouges de Prasat Kravan « Consacrées en 921, Kravan est l’unique exemple à Angkor de tours en briques portant des bas reliefs intérieurs d’une remarquable finesse (voir photos sur Picasa). Ce monument à iconographie essentiellement vishnuïste, était l’œuvre d’un dignitaire de la cour ».
Retour à Siem Reap où les bars, cafés et restaurants ne manquent pas. Un plat Kmer et douche puis sieste jusqu’à 16h30. Petite balade TT à nouveau vers Neak Pean.
LUNDI 17 MARS 2008.
J’envisage d’aller faire un tour vers le Sud, le Tonle Sap n’est pas loin mais le prix du ticket d’entrée me dissuade, je flâne donc à pied au bord d’une rivière bordée de petites maisons en bois, sur pilotis. Zones immergées de rizières, lagune couvertes de fleurs de lotus. C’est beau. Une pensée pour Dominique qui aime tant les arbres et les fleurs.
MARDI 18 MARS.
Angkor est vraiment un site qu’il faut approcher une fois dans sa vie et 4 jours ne sont pas de trop pour apprécier compte tenu que les visites du matin tôt et du soir tard sont les plus époustouflantes.
La nature a gardé ses droits, les arbres sont immenses et les Fromagers (ainsi maladroitement appelés par les premiers français à les découvrir en référence au Camenbert coulant) envahissants mais harmonieux !
Grands espaces, bassins et temples et j’ai aimé par-dessus tout les bas reliefs rendus parfois luisants par les doigts délicats des japonaises visiteuses aux ombrelles colorées !
MERCREDI 19 MARS.
Ai repris les consult ce matin mais il fait une chaleur à crever. Les autochtones s’en plaignent aussi. Je n’aimerais pas que les derniers jours soient les pires !
Suis tout de même sous le charme de Angkor, de ces temples parfois envahis par les racines des fromagers, parfois par les japonais accoutrés ………….. comme des japonais !
J’ai été très impressionné par le degré de conservation des bas reliefs et n’ayant aucune culture dans le domaine je me suis senti une âme de Indiana Jones ! Ce site est immense, on ne peut si déplacer qu’en Tuk Tuk ou Mob ou éléphant, j’ai choisi le TT, ça me permettait de me mettre à l’ombre entre deux sites et d’avoir un peu d’air frais lors des déplacements d’un temple à l’autre parfois espacés de plusieurs kms.
JEUDI 20 MARS.
Il est 7h30, suis entrain de reprendre sur le PC les notes de mon voyage à Angkor. Une musique un peu différente de la zique « Mariage » arrive lentement, se rapproche, pas de doute c’est un cortége, les percussions rythment le déplacement, un instrument à vent raconte ………., la mélodie est triste. J’aperçois de l’endroit où je suis des drapeaux rouges, verts et blancs, les accompagnants sont tous habillés de blanc, ils marchent lentement ……….. vers un cimetière !
8h, tout de blanc vêtus, nous sommes prêt à accueillir les petits patients ; les ventilo et la clim sont lancés, le fauteuil est sous tension et puis ……….. grand silence : Coupure ! comme on dit en Afrique. Aujourd’hui c’est « Sans » électricité ! Pas grave, les petits patients reviendront demain. Je continue à dégouliner et il n’est que 10h.
On en profite pour faire les courses car demain j’offre un petit pot d’adieu aux personnels du village, ils ont tous été très souriants avec moi …………. Nous ne pouvions «échanger que ça ! ! ! »
( a suivre)