Tout le monde n’a pas la chance de s’appeler Aung San Suu Kyi ou Julian Assange, et de bénéficier de l’attention des médias du monde entier.
Ce 10 décembre, le prix Nobel de la paix a été remis symboliquement, en son absence, à Liu Xiaobo, qui l’a dédié aux “âmes perdues” dans la répression de la révolte de la place Tiananmen en 1989. Ce même 10 décembre, l’ONU fête également la journée internationale des droits de l’homme, mais ça, on n’en parle beaucoup moins. Et pourtant…:
Certains défenseurs des droits de l’homme sont célèbres mais la plupart ne le sont pas. Ils agissent dans toutes les parties du monde, seuls ou en groupes, sont de tous âges, d’origines diverses et exercent toutes sortes d’occupations, restent anonymes et agissent souvent en courant des risques sérieux pour eux-mêmes et pour leurs familles.
Beaucoup d’entre eux sont des personnes hautement qualifiées comme des avocats, journalistes, médecins, architectes ou enseignants. Beaucoup d’autres n’ont que peu d’instruction, mais tous ont en commun cette conviction fondamentale que les droits de l’homme doivent être protégés et soutenus.
Issa Amro travaille à Hébron, en Cisjordanie, pour le compte de BeTselem, le centre d’information israélien pour les droits de l’homme.
Son travail, “qu’il effectue avec des risques sensibles pour sa sécurité personnelle“, précise l’ONU, consiste à documenter les violations des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés.
Pour cela, il donne des caméras aux familles palestiniennes “pour qu’elles puissent documenter leurs souffrances et les violations qu’elles subissent, de leur point de vue d’êtres humains“.
Loun Sovath, un moine bouddhiste, s’implique quant à lui, au Cambodge, dans la défense des communautés affligées par la dépossession de leurs terres. Pour cela, il se sert de moyens technologiques modernes (caméras, magnétophones, etc.) afin, lui aussi, de documenter abus et violations.
Norma Cruz vit, elle, au Guatemala, l’un des pays les plus violents au monde: meurtre, extorsion, trafics et guerres des gangs sont chose commune - mais très peu de crimes font l’objet de poursuites. Militante des droits de l’homme, Norma risque sa vie pour poursuivre les criminels, comme dans cette histoire où elle essaie de remonter la piste des meurtriers de trois filles de 7 à 12 ans, égorgées à la machette après que leur ravisseurs aient découvert que leur père n’avait pas d’argent pour payer la rançon de 1500$ qu’ils escomptaient :
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