J'aime beaucoup cette expression ô combien poétique de nos amis anglophones.

Je l'ai découverte il y a bien longtemps dans un des films de la série "Y a-t-il un pilote pour...", savamment traduite en français, (et quelques secondes après, en image) par : "ça va chier dans le ventilo".

Je trouve que ça résume bien ce qui s'est passé aujourd'hui dans le monde du pognon.
Si j'étais redac-chef au Libégaro, je n'hésiterais pas une seconde et je titrerais comme ça demain direct : "ça va chier dans le ventilo !".
ça aurait de la gueule, non ? Bon, heureusement pour moi (et pour vous) j'ai un vrai métier. (presque...)

Je ne vous cause pas technique aujourd'hui, vous en avez des placards entiers partout. Et puis surtout, à ce stade là, ça me dépasse. (ça dépasse tout le monde, pour vous dire franchement)
Je ne vous fais pas de dessin, hein, mais imaginez la scène : Tous les banquiers du monde réunis dans un salon feutré, les murmures de la conversation couvrant le ronron imperceptible d'un petit ventilateur dont les pales brassent inlassablement un air épais, lorsque tout à coup... vlam.
the shit hits the fan.
Autant vous dire qu'il va falloir un bon moment avant que tout ce petit monde reprenne ses esprits et arrive à mesurer à quel point il vient d'être irrémédiablement touché. Sans compter les dommages collatéraux et autres sur-accidents.
Car certaines banques ont déjà communiqué qu'elle n'étaient pas exposé "tant que ça" à Lehman. Certes, certes... Mais elles sont sans doute exposées à celle d'à côté qui vient elle, d'en prendre plein le costard et qui, tout à coup, se retourne.

Bref, rien de bien intelligent à vous dire ce soir, on se prépare un joli jeu de massacre à l'échelle mondiale, la prochaine victime est déjà désignée (AIG) à moins que l'ami Benny ne nous réserve un de ses habituels tours de passe-passe.
Je ne peux que vous proposer de relire mon post du 24 avril dernier, "crise financière : 2ème round" ou celui du 15 juillet "Crise : quels pouvoirs ont réellement les "pouvoirs publics" ?.

Je vous quitte sur quelques citations toutes fraiches d'aujourd'hui qui m'ont bien fait rire :

"La crise devrait être moins grave que celle de 1929"
Joseph Stiglitz (ah ben, ça nous rassure, on allait s'inquiéter !)

"C'est un choc structurel sans précédent depuis 1929"
Alan Greenspan, dit "Yoda", presque en même temps.

Enfin, la blague du jour, pour les initiés :
"Lehman : Fitch Ratings dégrade sa notation"
(aujourd'hui, vers 16h)