CARNET DE VOYAGE 2006-2007.
Neuvième épisode : « Le retour ! »
Il a bien fallu prendre une décision, il a bien fallu se dire que ça ne pouvait pas durer !
J’ai décidé de quitter la ferme Baobab le 1er février. « Le Retour ! »
Jeudi vers 17 h suis à Gao, il fait chaud, j’ai gagné une heure, le trajet s’est bien fait.
Perdu la plaque de protection et vite raccrochée. (la honte sur Moi !)
Des mots doux avec le douanier qui me demande 5000 + 4400 FCFA (TS : travaux supplémentaires le WE et la nuit) et le flic qui veut lui 1000 FCFA qu’il n’aura pas et en plus il n’a pas du tout aimé que j’emploie le mot « Racket ». Les fonctionnaires Maliens sont assez accrocheurs et désagréables, malhonnêtes parfois et subtilement baratineurs. « Le Retour ! »
Petit hôtel « Le Bel Air » à Gao, ça pourrait être sympa mais bof ! Pour ce premier soir, ça va. Demain, je reste à Gao comme prévu, 12 500 FCFA la chambre, je vais essayer de l’avoir à 10 000.
Dans la cour de l’annexe de l’hôtel, une sorte de scène avec, écrit au fond en grosses lettres : « Espace Culturel : La Grotte ». Un peu désuet, je suis assis sur scène, je joue l’acteur, je joue la pièce de ma vie . . . suis aussi le seul spectateur . . . de ma vie !
Ce soir Bony avec arachides ! Quel luxe.
Le lendemain dans la même cour, l’air est doux mais j’ai passé une mauvaise nuit gêné par la moustiquaire que j’avais (mal) fixé au ventilo ! Mais non Jules ; le ventilo était arrêté ! Il a fait chaud dans cette chambre à moins que ce soit le rosé qui n’était pas assez frais !
Repris la lecture de Léon l’Africain d’Amin Maalouf. Beau livre, beau récit et // intéressant entre la vie des musulmans et celle des chrétiens dans l’Espagne de Ferdinand à Grenade. (fin du XVéme siécle).
Vers 9h je pars me balader le long du fleuve à Gao, y a pas un blanc mais je passe complètement inaperçu, pas un gamin pour m’importuner. Le port est haut en couleur ms pas aussi important que celui de Mopti, c’est juste un quai qui s’étire sur quelques centaines de mètres ; le long du quai, le marché et des bâtiments de l’époque coloniale qui ont du être beaux et neufs un jour, à ce jour, ils sont complètement délabrés, un vieux cinéma sert de « Domicile » à des familles bozo ? Peut être !
Uns bière à 10h ! Je me fais penser à un vieux colonial alcoolique qui refait sa vie devant chaque verre. Puis vers midi un poulet frites, suis seul dans le resto mais ça ne me gêne pas.
Deuxième soirée à Gao : l’aprem a été un peu monotone, il fait vraiment très chaud, je m’ennuie un peu, alors je dors et je me douche. Le reste du voyage risque d’être difficile et ennuyeux. « Le Retour ! »
Gao Douentza, 390 Km en 4h 30. Il fait chaud, très chaud dans le Gourma et à Hombori, rte ennuyeuse et monotone mais au campement Gourma (à Douentza), je me sens un peu chez moi. Il n’y a pas un chat, juste un couple de jeunes canadiens avec qui je sympathise.
En passant à Hombori, j’ai pensé à D, je n’étais pas tjrs avec elle dans de bonnes dispositions et je m’en veux un peu ; mes sautes d’humeur sont pénibles pour les autres et pour moi aussi.
Un petit coup de fil d’Augustin, très bref, ça m’a fait très plaisir.
Comme un dimanche de mai en France, dans le SO, un léger vent, une brise fait danser les cimes des eucalyptus, reflets jaunes et tendres au soleil levant.
Les blancs (Nouvelles Frontières) prennent la rte, je les reverrais à Mopti.
Hier, bonne soirée, un peu bruyante !
Réveil tôt ce matin, avant le lever du soleil, 2 femmes parlent fort, elles sont arrivées tard et sont bizarrement accoutrées.
Prévu d’aller sur le marché et de vendre les vaches à eau. Dans 1h ou 2, il fera très chaud.
Hier soir quelques SMS envoyés mais déjà 10 € sont partis sur 30. J’ai pas réussi à les vendre, les « Vaches à eau » et je crois ne pas être un bon commerçant, à part Bridges et couronnes céramiques, je ne sais pas vendre et maintenant même ces toutes petites choses si chères, je ne les vendrais plus et j’en suis bien content. Au fait les vaches à eau sont restés dans un garage à Sévaré, je les ai oubliées là ! Bêtement !
Je décide donc de rejoindre Mopti et me retrouve à Sévaré à l’auberge Canari tenue par Martine de Nîmes et dont la belle famille est de Caylus. Je décide de rester 2 jours et je zappe le marché de Djenné.
Beaucoup de photo du port, du Bani et quelques portraits hauts en couleur. Suis venu de bonne heure ce matin et ça grouille en bas ; suis tjrs au café Bozo, c’est un endroit merveilleux pour voir et entendre. D’en haut j’assiste à une méga engueulade entre un homme plutôt jeune et des femmes au sujet d’un « Ballot de Poissons » ! C’est ce que je suppose car je maîtrise peu le bambara et pas encore totalement le dialecte bozo ! Mais je peux vous dire que ça gueule un Max ! Afrique paisible !
Suis moins gêné par les petits vendeurs, je tourne les talons et ça marche, j’essaye d’être moins agressif.
Je vais essayer de reprendre le bateau à Tanger pour Sète le 19 février, ça me laisse 2 semaines pour remonter. Ça va !
Hier soir à l’Auberge Canari, les brochettes n’étaient pas terribles et la bière tiède, par contre Martine est vraiment sympa. Est-ce la belle rencontre que m’a annoncée D ?
Je passe donc cette journée de lundi entre les marchands de poissons en gros, au détail et les gens qui s’affairent autour des pirogues et des pinasses, va et viens des passeurs et des porteurs sur les quais, chargement et déchargement des pinasses.
Par 2 vagues d’une 20éne, les touristes du vol Paris Mopti sont arrivés, ils ont l’air fatigués, je les méprise un peu mais je crois que je suis jaloux, je suis seul devant mes bières.
Ça va suis tonique, ou c’est la bière, ou c’est grâce à Amin Maalouf. A Canelles (Aragon Espagne) j’avais fini le bouquin de Pierre Raffi.
Je ne pensais pas que je pouvais ainsi musarder dans les marchés. Je vais avoir du mal à quitter ces lieux.
Vu plusieurs pinasses à voile qui transportent souvent du bois et ou vit toute la famille puisqu’on y voit femmes et enfants.
Mardi 6 février je quitte l’auberge Canari de Sévaré mais démarrage à la poussette, par bonheur le GO, n’est pas froid, les batteries sont nases, ça fait quelques jours que ça déconne, elle ont pris un coup de chaleur à Niamey. Je vais essayer dans trouver 2 à Djenné.
Vais boire une bière chez la suédoise pendant que les batteries « Chargent », un jeune me reprend les vieilles, je m’en sors bien.
La piste est bonne jusqu’à Niono (365 kms depuis Mopti) sauf la fin à partir de Kolongotomo.
Avant Niono, un passage immergé, + d’1 mètre d’eau sur 20 ou 30 mètres, peut être plus ………… suis resté très concentré même lorsque l’eau est passée au dessus du capot ! Ouf !
Y a le goudron à Niono.
Au menu ce soir : pintade frites.
Le lendemain matin, pour la première fois depuis 3 mois, le ciel est voilé à couvert.
Arrivée à Nara à 14h 30 après 248 Kms et bien 90 ou 100 Kms de trop, planté en suivant la rte en construction qui bifurque vers l’ouest, obligé de remonter nord pour retrouver la piste directe, les 30 derniers kms avant Nara sont très pénibles. Enfin Nara et le GO à 575 FCFA alors que je l’ai eu à 500 à Mopti.
Suis dans un campement sordide pour 5000 FCFA pour la nuit tout prêt de la douane, je vais discuter avec les douaniers, je donne quelques boites de médoc et j’ai droit à La Question « Sarko ou Ségo ? » Sur, ils aiment pas Sarko, je me sens proche de ces gens là même si ce sont des douaniers corrompus ! Je dîne là, au milieu des margouillats que j’aime bien et qui adorent les arachides.
Aujourd’hui, jeudi 8 février, 446 Kms parcourus à 50.1 Km/h ……………….. 8h 55 de conduite. C’est trop !
Sentiment de FIN
Sentiment de FIN de voyage que j’aimerais partager comme à Abala fin décembre.
Ce matin départ de Nara vers Timbedra, jardinage pour quitter Nara puis tout va bien, puis à la sortie de ……… ? je prends trop à l’ouest et me retrouve sur des pistes bien peu fréquentées. J’ai pensé à ce moment là, que je pouvais avoir une panne ou un pb de santé, et dans ces 2 cas Galères, Grosses Galères.
Je viens de faire les derniers Kms de piste, maintenant, c’est goudron jusqu’en France.
Bateau le 18 à Tanger.
Pas moyen d’obtenir un visa à Timbédra et à Ayun El Atrous. On verra bien, je continue sans visa. J’ai décidé de ne pas prendre d’assurance.
Des nuages au couchant, le soleil disparaîtra + tôt.
Cette Afrique me fascine et m’agace, je pense ne + pouvoir m’en passer.
L’année prochaine Ethiopie Soudan ou Adrar des Ifoghas et remontée par la Tadrart ?
Arrivée à NKT vers 17h, je recherche un hôtel, on m’indique le Mercure, ça ira, suis fatigué, cette rte est infernale, à l’approche des villes beaucoup de circulation, les Mauritaniens roulent comme des malades, énormément de cadavres d’animaux tout le long de la rte, c’est horrible.
Parcouru ce jour 746 kms à 78.6 km/h : 9h 30 de conduite, c’est trop.
Je rencontre un journaliste mauritanien, je lui raconte mon histoire, il m’invite chez lui pour un très bon couscous, j’insiste pour avoir une cueillere, je ne sais pas manger sans. Il me propose de contacter un fonctionnaire de police qui demain, c’est sur, va s’occuper de mon visa, en me raccompagnant à l’hôtel il me parle de ses difficultés financières et me demande de l’argent, ce que maladroitement je refuse tout net …………… puis j’hésite. Nous nous quittons, RV est pris pour le lendemain matin.
Le lendemain matin le « Journaliste » n’est pas là, je lui téléphone, il arrivera vers 9h 30 alors que je suis persuadé de m’être fait avoir ! Le fonctionnaire de police de la DST est injoignable ! Ça sent le coup fourré. A 10 h je décide de mettre fin au Deal, j’ai les boules, je veux prendre la rte de la frontière Marocaine, je le raccompagne chez lui, lui file 50 € et me casse comme un voleur …………. Alors que le volé : c’est moi ! J’ai horreur de me faire avoir et de manquer de vigilance mais quand on passe 10 jours seul, on a tendance à faire confiance !
Sortie de NKT facile mais les angoisses sont là, comment vais-je faire à la frontière, sans visa ?
La chance devait me sourire.
A 5 kms de la frontière au carrefour NDB / Dakhla un douanier m’arrête, il me demande si je veux bien prendre son collègue jusqu’à la frontière ! Génial, je tiens mon Visa ; en quelques minutes je lui explique mon pb. Lorsque nous arrivons au contrôle, il prend mon passeport, revient 5 minutes après me rend le passeport, me dit que je peux y aller et me demande 20€. Jamais je ne suis sorti aussi vite de Mauritanie (sans visa).
Pour rentrer au Maroc, c’est un peu + long ms bon enfant, les fonctionnaires marocains ont reçu des consignes, ils sont vraiment sympa.
Suis à la première station GO après 529 kms à 92 km/h depuis NKT.
Dimanche 11 février, 740 kms parcourus à 98,3 km/h
Suis à Laayoune à l’hôtel Parador, froid et désert mais merveilleusement décoré, portes peintes, gdes tentures, patio, etc.
A quelques kms au Nord de Laayoune, le lendemain matin, je « Tombe » sur le Campement « Le Roi Bédouin », il est 10h 30, j’ai tout mon temps, je vais y faire un tour ; je croise là, à m’approchant du campement un Land baroudeur que j’ai déjà vu à Laayoune et un 75 conduit par Alain C accompagné de son frère. Heureuse rencontre, cela fait plusieurs années que nous nous fréquentons Alain & moi sur Explo4x4 ! Le campement est sommaire mais bien organisé et pas cher du tout, Luc, le patron me reçoit courtoisement et me fait faire le tour du propriétaire. Pour sur, de passage dans la région, c’est là que je m’arrêterai.
Le soir je suis à Tafnidilt, j’aime bien ce bel endroit ; j’y suis venu en 2004 avec D, Phil & Christine et Bernard D.
L’air est doux, l’air est tiède, les mouches font chier.
Confirmation du bateau pour Sète, le 18 à 21 h. Se présenter vers 17h. J’y serais peut être la veille et en profiterais pour visiter Tanger.
Vais marcher un peu et faire quelques photos.
Repas du soir sympa avec Christian et Léa (Le Land baroudeur !), nous sympathisons, ils sont de St Martin de Crau, arrivent de Guinée et leur retour a été difficile ! Ils voyagent seuls !
Ici, à Tafnidilt, tout la monde passe, Gandini, P Poublanc et les autres . . . . . Jean Marie Baudry.
J’ai décidé d’y passer la journée, je vais aller déjeuner à Tantan Plage.
Guy et Magali sont sympa, ils ne plaisent pas à tout le monde, moi non plus !
Déjeuner à Tantan chez Martine et Norbert qui me connaissent.
Retour par les Wps M3 de Vibraction et beau plantage dans la boue du gué (Photo Bernard). C’est Alain Cerf qui est venu me chercher ; un simple tout petit coup de sangle ! Mais quelle boue gluante et mal odorante, comme il y a 3 ans ! Rien n’est jamais acquis !
Demain, peut être la Plage Blanche !
Le lendemain : embouchure du Draa, tjrs aussi magique, puis la falaise et les pêcheurs vers le nord et le fort en ruines d’Aoreora. Sommes 3 véhicules attaquons la mythique Plage Blanche. Au nord de la plage, plantage des 3 véhicules, 2 heures de galères et nous n’en garderons pas (les 3 véhicules) un souvenir impérissable : pas du plantage, nous avons beaucoup ris car un Def à réussi à sortir 2 Toy de la merdouille ! ! ! mais de la plage blanche qui est devenue une véritable poubelle !
Nous continuons la remontée vers le Nord, nous prenons Alain, son frère Christian et moi-même le bateau à tanger.
J’ai hâte de rentrer ; je vais direct à Castel, ensuite je verrais, j’ai 15 jours pour m’occuper de mon auto. Odos sûrement et le Coursaud, peut être Ste Marie de Gosse ?
Je commence à me demander ou je vais aller l’année prochaine ! Pour le moment, j’écarte le Tchad, coté Adrar des Ifoghas, parait que c’est pas terrible. Donc reste la Tadrart, le Hoggar et le Djado ! A moins que Soudan et Ethiopie !
Sur le Biladi, mer belle, beau soleil, cabine solo, tout va bien.
Hier dimanche à Tanger, derniers achats dans les souks puis super repas au Marquis.
C’est bien fini, je rentre et serais à Sète demain matin. La formule Tanger / Sète est beaucoup + sympa que la remontée de l’Espagne par la rte.
Mais que vais faire pendant les 15 jours qui me séparent de l’intervention à la Clinique Pasteur ? Ranger la voiture, trouver un réparateur, visiter la famille et les amis, mais ensuite, va falloir remonter à Rambouillet et réapprendre à mener une vie normale tout en préparant de nouveaux voyages et prendre contact avec des voyagistes pour essayer de travailler avec eux !
Fin du voyage et fin de la rédaction du 9éme épisode, sommes le 6 mai 2007, le destin de la France change.
« Bonne Chance la France »
Pierre travaille à Libé et Thibault va avoir 7 ans !