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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 19:37
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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 18:34




 
Les « zabbalines » du Caire n’oublieront pas leur chiffonnière, Soeur Emmanuelle

Venue en Egypte pour enseigner, Sœur Emmanuelle, décédée lundi 20 octobre à l'âge de 99 ans, a soulagé sans compter la grande misère des bidonvilles. Elle sera inhumée mercredi au cimetière de Callian (Var), après une cérémonie très simple, conformément à sa volonté, à la chapelle de la maison de retraite. Une messe de requiem sera célébrée le même jour à Notre-Dame de Paris


Soeur Emmanuelle prend un bain dans le Nil avec des enfants chiffonniers, en 1994 (CROZET/CIRIC).

«Les “zabbalines” n’oublieront jamais Sœur Emmanuelle », dit avec émotion un habitant du Mokattam, petite montagne de misère située face à l’imposante citadelle construite par Saladin. Les « zabbalines », ce sont les chiffonniers, ces hommes auxquels Sœur Emmanuelle a consacré une bonne partie de sa vie.

« Grâce à son action courageuse, nous n’habitons plus une cabane de tôle, mais une petite maison de pierre », explique un sexagénaire. Cette reconnaissance, cette affection touchante sont le plus beau témoignage de l’œuvre accomplie par cette femme de cœur.

Pour Sœur Emmanuelle, l’aventure a commencé ici en 1971. Venue en Égypte pour enseigner les lettres et la philosophie, elle ne peut admettre les conditions de vie des chiffonniers d’Ezbet-Al-Nakhl (bourgade du Grand Caire). Les maisons de tôle ne les protègent pas contre le froid, les enfants jouent au milieu des détritus, l’eau et l’électricité font défaut…

Les rats pour inévitables voisins...

Sœur Emmanuelle, alors âgée de 63 ans, est d’un dynamisme inusable. Elle lance une vaste opération de quête de fonds, puis décide de partager la vie de ces déshérités. Elle habite à Ezbet-Al-Nakhl dans une cabane de tôle, et dort sur le sol avec pour oreiller un sac de paille.

Ce don de soi attire des disciples. En 1976, Sœur Sara, jeune religieuse de la congrégation copte-orthodoxe des Filles de Marie, quitte Béni-Souef, en Haute-Égypte, avec l’autorisation de l’évêque Athanasios, fondateur de sa congrégation, pour se rendre auprès de Sœur Emmanuelle. Toutes deux partagent la même cabane, avec les rats pour inévitables voisins.

« Dans la journée, une autre cabane nous permettait de rassembler une vingtaine d’enfants et d’organiser des cours d’alphabétisation », se souvient Sœur Sara. Un diacre les assiste lors des veillées de prière des adultes. En 1978, les deux religieuses se rendent aux États-Unis pour collecter des fonds.

Elles reviennent comblées et peuvent concrétiser leurs projets : un jardin d’enfants, une petite école, un dispensaire, un ouvroir. Elles engagent des enseignantes, des infirmières… En France, des associations forment l’opération Orange (une orange par jour pour chaque enfant) dirigée par Jean Sage, dont l’aide se poursuit.

La foi absolue des deux religieuses leur a permis de réussir

Une nouvelle aventure, encore plus difficile, naît en 1982, quand une délégation de chiffonniers du Mokattam vient demander à Sœur Emmanuelle : « Ne pourriez-vous pas vous occuper de nous ? » Elle accepte, et confie la gestion d’Ezbet Al-Nakhl à de jeunes religieuses des Filles de Marie.

Prendre en charge les chiffonniers du Mokattam est un véritable défi. C’est la plus grande agglomération de zabbalines : 23 000 personnes vivent là dans des cahutes accrochées à la falaise. Originaires de Haute-Égypte, chrétiens pour la plupart, leurs seuls revenus viennent du ramassage des ordures à travers Le Caire et de l’élevage des cochons.

Pour Sœur Emmanuelle et Sœur Sara, c’est le retour à une existence misérable : logement privé d’eau et d’électricité, puanteur des détritus, enfants sales qui ont pour compagnons des cochons et des chiens… Pour surmonter une telle épreuve et rendre à ces déshérités leur dignité d’êtres humains, il fallait croire au miracle. La foi absolue des deux religieuses leur a permis de réussir leur mission.

"Le rêve s’est transformé en réalité"

Sœur Emmanuelle est désormais une vedette médiatique. Elle sait émouvoir lecteurs et télé spectateurs. Les dons affluent. Le gouvernement égyptien agit à son tour et assure aux bidonvilles l’eau et l’électricité. Les deux pionnières voudront ensuite remplacer les cabanes de tôle par de petites maisons de pierre. La solidarité humaine va jouer. Chaque été, de jeunes volontaires européens se transforment en maçons. Le projet de construction de 1 200 habitations en dur est un plein succès. Suivra l’usine de compost.

En 1993, Sœur Emmanuelle répond à la demande de ses supérieures et rentre en France pour ses vieux jours. Son génie sera d’avoir toujours collaboré avec des autochtones pour assurer la relève. Sœur Sara, qui a lutté aux côtés de son aînée, dirige aujourd’hui l’entreprise caritative avec une compétence totale.

Depuis, les bidonvilles du Mokattam se sont enrichis. Le lycée Basma (« sourire ») est créé pour les filles avec l’aide de l’opération Orange, des écoles techniques sont destinées aux garçons, et un véritable hôpital fonctionne grâce au prince Albert de Monaco. « C’est la volonté de Dieu, le rêve s’est transformé en réalité », conclut Sœur Sara.
Denise AMMOUN, au Caire
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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 09:47
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