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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 15:58
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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 09:22

 

Günter Wallraff est un “sous-marin”. Pour raconter le monde, celui des plus faibles, des plus défavorisés, il se met en immersion, devient l’un d’eux. Il se glisse dans leur peau et témoigne. Sans fioritures. Le réel à l’état brut. Dans sa démarche, il y a du Jack London du “Peuple de l’abîme”. L’auteur de Martin Eden avait joué les “embedded” au coeur du lumpenprolétariat des bas-fonds de Londres pour dévoiler la face cachée de la révolution anglaise de la fin du XIXe siècle, celle des plus misérables, des va-nu-pieds. Tous les journalistes, un jour, ont eu ce livre entre les mains. Wallraff est un disciple de Jack London. Il suit ses traces avec la constance de l’homme de foi.

L’an dernier, alors que l’équipe d’Allemagne de football révélait au monde une nouvelle image du pays, plus métissée, avec des joueurs d’origine turque, comme Ozil, ou maghrébine, comme Khedira, Wallraff achevait une aventure qui allait faire voler en éclats cette belle devanture. Pendant un an, grimé en Noir, il a parcouru son pays, équipé d’une caméra cachée et d’un micro dissimulé dans un bouton de chemise. Un quart de siècle plus tôt, il était devenu célèbre grâce à un reportage du même tonneau. Il s’était déguisé en Turc à la recherche d’un job au pays d’Habermas. Son livre « Tête de Turc » fut vendu à 5 millions d’exemplaires et traduit dans 35 langues. Il révélait, avec une brutalité de camionneur, la xénophobie ambiante, le racisme ordinaire. Depuis, Wallraff est hanté par ce qu’il pressent survivre dans l’inconscient de son peuple : la haine de l’Autre, la peur de l’étranger, du basané, du « bougnoule ».

 

La suite sur : http://teleobs.nouvelobs.com/articles/noir-sur-blanc-chronique-du-racisme-ordinaire?page=1

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 18:47
Tunisie: la chaîne Nessma TV brise le verrouillage médiatique sur les troubles de Sidi Bouzid
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TUNIS (AP) — Pour la première fois depuis le déclenchement des troubles à Sidi Bouzid, (centre-ouest de la Tunisie), une chaîne tunisienne privée, Nessma TV, a brisé le verrouillage médiatique en diffusant jeudi soir une émission spéciale sur ce mouvement de protestation sociale qui s'est propagé à la plupart des régions du pays, faisant deux morts et un blessé grave et engendrant de nombreuses arrestations.

Cette initiative, sans précédent dans les annales des médias tunisiens, dans le traitement des dossiers sensibles de l'actualité nationale, intervient au lendemain de la prise en main du secteur de l'information par un nouveau ministre, Samir Laâbidi.

Ouvert et inhabituel pour le téléspectateur tunisien, le débat a réuni une brochette de journalistes connus pour leur franc-parler et l'avocate et militante des droits humains, Bochra Belhaj Hamida, qui faisait sa première apparition sur une chaîne de télévision tunisienne.

L'émission, qui a duré près d'une heure et demie, était illustrée de reportages sur le terrain, où la parole a été donnée, "sans censure", aux habitants de Sidi Bouzid. Ces derniers ont fait part ouvertement de leurs revendications et des problèmes dont souffre cette région frappée par un taux de chômage élevé et le manque d'infrastructures et de commodités, à la différence des zones côtières.

Corruption, népotisme, responsables défaillants qui "ne pensent qu'à leurs fauteuils", impunité et absence de contrôle des crédits alloués par l'Etat: tout a été passé au crible, sans détours, par les citoyens interviewés, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes.

Un témoignage émouvant a été apporté par la soeur de Mohamed Bouazizi, ce jeune vendeur ambulant de fruits et légumes qui s'est immolé par le feu. Un acte de désespoir après la saisie de sa marchandise par des agents municipaux avait été le déclencheur des troubles. "Malgré le réconfort moral et le soutien matériel que nous a apporté le président (Zine El Abidine Ben Ali) en nous recevant, mon frère, gravement brûlé, vivra handicapé et ne pourra plus travailler pour subvenir à nos besoins", a-t-elle déclaré.

Sur le plateau, deux jeunes journalistes ont considéré comme un non-sens le verrouillage médiatique à l'ère de l'Internet. "Aux premiers jours des troubles, rien ne filtrait sur les journaux et les médias audiovisuels. C'était le black out total, alors que les chaînes de télévision étrangères en faisaient état en puisant leur matière sur la toile", a noté Rym Saïdi.

L'émission de Nessma TV, dont le propriétaire est l'homme d'affaires Nabil Karoui et dont le capital est détenu en partie par le producteur de cinéma Tarik Ben Ammar, constitue "un véritable tournant , pourvu que ça dure", a commenté Mounir Souissi, correspondant de l'agence de presse allemande DPA. AP

Sources : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20101231.FAP3017/tunisie-la-chaine-nessma-tv-brise-le-verrouillage-mediatique-sur-les-troubles-de-sidi-bouzid.html

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 14:53
Roland Dumas : « Le 11-Septembre, je n’y crois pas »
par Hicham Hamza - publié le samedi 18 décembre 2010


Coming out. Jeudi, Roland Dumas, ancien président du Conseil constitutionnel, a révélé, dans l’émission Ce soir ou jamais, « ne pas croire » en la « théorie officielle » du 11-Septembre. Contacté en exclusivité par Oumma, l’ex-ministre des Affaires étrangères s’explique.

Frédéric Taddeï l’a échappé belle. Après le tollé médiatique provoqué l’an dernier par l’intervention de Mathieu Kassovitz dans son émission, l’animateur de France 3 a retenu, cette fois-ci, la leçon en désamorçant rapidement le commentaire explosif de son invité, Roland Dumas, au sujet, à nouveau, du 11-Septembre. Sollicité jeudi soir pour débattre du « déclin de l’Occident »,l’avocat a vivement réagi aux propos de son interlocutrice, la géopolitologue Thérèse Delpech, sur le thème-marronnier de la guerre au terrorisme.

Extraits :

Roland Dumas  : Pourquoi l’Occident s’acharne-t-il à aller dans des pays où il n’y a rien à faire ? Qu’est-ce que la force américaine est allée faire en Afghanistan ? Elle a trouvé la source du terrorisme ? Quoi, elle va trouver des types qui viennent faire sauter des… Pas du tout !

Thérèse Delpech : Il y a quelque chose qui s’appelle le 11-Septembre, quand même.

Roland Dumas  : Ecoutez ,le 11-Septembre […] Moi, je vous dirai ce que je pense sur le 11-Septembre, je n’y crois pas. Mais ça, c’est autre chose.

Frédéric Taddeï : On va pas faire un débat sur le 11-Septembre ! Maintenant, restons en 2010 !

Face au trio de ses contradicteurs atlantistes (le nouveau secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur Pierre Lellouche, la philosophe Thérèse Delpech et l’essayiste Guy Sorman), Roland Dumas persiste et signe en évoquant une « théorie officielle » du 11-Septembre. Et alors que son interlocutrice lui rappelle qu’il y a des « limites », l’ancien ministre s’insurge contre ce qu’il nomme une « dictature intellectuelle ». Sur son blog, l’intellectuel Guy Sorman a, pour sa part, qualifié Roland Dumas de « théoricien du complot » avant de dévoiler incidemment un élément méconnu quant au positionnement de l’animateur : « Ma soirée fut totalement gâchée lorsque, hors antenne, Frédéric Taddéi m’avoua que, parmi les téléspectateurs, les adeptes de la théorie du complot étaient infiniment plus nombreux que ceux des faits. Ce serait pire encore, dit-il, si l’on sortait des frontières de l’Occident ».

Diplomatie option punk

Réputé pour son franc-parler, l’ancien député socialiste issu de la Résistance, âgé de 88 ans, n’avait pas manqué auparavant de fustiger, à plusieurs reprises, les défenseurs zélés des Etats-Unis ou d’Israël. Visiblement, Roland Dumas, sur le point de sortir un ouvrage consacré à sa relation d’un demi-siècle avec François Mitterrand, continue d’affirmer une liberté de ton, y compris sur des sujets encore plus délicats que le bellicisme américain ou la colonisation israélienne. A l’instar de plusieurs personnalités politiques à travers le monde , l’avocat, spécialisé dans le droit de l’information et ancien défenseur du Canard enchaîné, a transgressé la loi du silence qui prévaut en France sur les évènements du 11 septembre 2001.

Oumma l’avait déjà rencontré, l’hiver dernier, pour une série d’entretiens, notamment à propos de la politique étrangère de la France, de l’Iran ou de l’islamophobie hexagonale . En exclusivité, nous l’avons sollicité pour éclaircir son propos, quelque peu énigmatique, au sujet du 11-Septembre.

Vous avez déclaré hier soir dans l’émission de Frédéric Taddeï ne pas croire au 11-Septembre. Que voulez-vous dire par là ?

Eh bien, je crois qu’on ne peut pas faire plus clair ! Je ne crois pas à ce qui a été raconté à ce sujet.

A quoi faites-vous allusion précisément ?

Il y a énormément de faits anormaux dans la version officielle. J’ai lu et étudié de nombreuses recherches faites sur la question. Beaucoup d’éléments ne tiennent pas : il suffit de se pencher, par exemple, sur le cas du trou de l’avion dans le Pentagone, beaucoup trop petit, ou sur d’autres aspects moins connus.

La version officielle vous semble-t-elle davantage mensongère ou lacunaire ?

Encore une fois, il suffit de se pencher sérieusement dessus pour se faire une idée. Je ne veux pas, pour l’instant, revenir là-dessus et commenter un commentaire personnel mais, effectivement, la version officielle ne tient pas.

Votre remarque, atypique pour une personnalité politique, n’a pas été reprise par FrédéricTaddeï. Comment expliquez-vous, plus généralement, la difficulté d’un tel débat en France par rapport aux Etats-Unis où cette controverse est pourtant traitée dans les médias ?

Il faut croire que les subalternes sont sans doute plus zélés que leurs maîtres !

Propos recueillis par Hicham Hamza le vendredi 17 décembre 2010.

 

Sources : http://www.oumma.com/Roland-Dumas-Le-11-Septembre-je-n

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 17:02

 

Rarement un magazine sera arrivé autant à point nommé que Courrier international. Le premier numéro a vu le jour en novembre 1990, un an après la chute du mur de Berlin et juste avant la première guerre du Golfe. Cet hebdomadaire d'un genre nouveau, lancé par quatre fondateurs, dont Jacques Rosselin et Hervé Lavergne, proposait une large sélection d'articles traduits de la presse étrangère.

Le projet a été porté par la mondialisation. L'actualité internationale des vingt dernières années a redessiné la carte du monde, obligeant les lecteurs français à s'y intéresser davantage. De confidentiel au départ, Courrier est devenu tendance. Qu'on juge un peu des bouleversements dont il a eu à rendre compte : la fin de la Yougoslavie, la disparition de l'apartheid en Afrique du Sud, le terrorisme international, l'essor de la Chine, la financiarisation de l'économie, le réchauffement climatique, la vague populiste en Europe, l'émergence de puissances comme l'Inde ou le Brésil...

Le livre publié à l'occasion des 20 ans de Courrier international est une anthologie d'articles parus depuis son lancement. Le parti pris n'est pas chronologique. Il est plutôt de repérer les dynamiques positives à l'oeuvre de manière souterraine derrière la grande histoire.

C'est pourquoi les journalistes de Courrier ont choisi d'intituler l'ouvrage Une contre-histoire, en référence à la contre-culture des années 1960 qui a permis les bouleversements de Mai 68. A côté des articles reproduits, la rédaction de Courrier a inséré des textes éclairant le contexte de la parution ou l'évolution de la situation depuis cette date.

C'est un livre dans lequel on picore, pour puiser des raisons d'être optimiste. Le premier chapitre est consacré à la longue marche de la démocratie, le deuxième à la paix. Un chapitre porte sur l'Afrique et souhaite aller au-delà de l'afropessimisme : "Désormais, la démocratie s'est implantée dans près de la moitié des pays du continent, expliquent les auteurs. La société fait enfin entendre sa voix afin de défendre les droits de l'homme et la liberté d'expression. (...) Et surtout, le reste du monde recommence à croire au destin de l'Afrique."

Internet fait aussi l'objet de toute une partie du livre : c'est un domaine, parmi d'autres, sur lequel Courrier international a été précurseur.

L'hebdomadaire a vu émerger, au début des années 2000, les blogs, puis le Web participatif. Sur ce thème comme sur d'autres, le magazine a joué son rôle de vigie. Il a été l'un des premiers à mettre en garde contre le développement des OGM aux Etats-Unis.

Epluchant chaque semaine la presse internationale à travers près de 1 300 publications, "depuis le blog clandestin d'un Iranien ou d'un Cubain jusqu'à la revue intello et au magazine branché", comme le souligne le directeur de la rédaction Philippe Thureau-Dangin, Courrier a souvent une longueur d'avance sur ses confrères.

Depuis vingt ans, il a conservé un souci d'anticipation permanent et un regard décalé sur l'actualité. Au fil des ans, ses sources se sont aussi diversifiées : il rend compte de voix différentes, comme les blogs chinois. Son objectif est de donner à lire, à travers des sources différentes, parfois de bords opposés, toute la complexité du monde.

L'un des premiers slogans de Courrier international était : "Si vous ne le trouvez pas dans Courrier international, vous le ne trouverez pas ailleurs."


1991-2011. UNE CONTRE-HISTOIRE, 20 ANS D'ACTUALITÉ VUE D'AILLEURS. Coordonné par Catherine André. Courrier international/Flammarion, 352 p., 32 €.

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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 14:19

 

J'ai l'habitude et le temps de lire en ligne les info proposées. Il s'agit le plus souvent d'édito mais aussi d'articles de fond sur les thèmes qui me sont Chers

 

JLA

 

 

 

Mes sources :

 

Et occasionnellement : Le Monde, Libé, Le Nvel Obs, RFI et les Echos

 

 

Voila, vous savez tout sur les Sources de ce Blog

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 16:06
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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 18:26

 

Allez donc voir sur : http://owni.fr/2010/11/27/wikileaks-statelogs-live-application-assange-diplomatie/

 

Et vous saurez tout sur ce que les Media nous cachent ! .............. ou nous cacheront !

 

Voir aussi Lemonde.fr

 

A+JLA

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 14:06

Il en était conscient, averti, prévenu. Vendredi soir dernier, dans sa chronique hebdomadaire au sein de l’émission de Franz-Olivier Gisbert, Nicolas Bedos n’a pas sourcillé en lisant sur son prompteur ses propres mots, défilant en ordre de bataille sous le regard médusé, ou le rire gêné de tous.

 

La semaine critique, c’est le nom de l’émission en question qui, pour l’occasion, recevait entre autres Michel Rocard, Elisabeth Lévy et Alain Finkielkraut. C’est dire s’il fallait du cran au jeune Bedos, qui décidemment tient beaucoup de son père, pour se livrer à cet exercice périlleux en cette compagnie. En cause ? Une critique franche et directe de la politique menée par l’Etat d’Israël, ainsi que du business éhonté existant autour de la Shoah. Le tout en direct sur le service public s’il vout plait. Le téléspectateur lambda, formaté à l’idéologie dominante depuis l’achat de sa télévision, a eu bien des raisons de se frotter les yeux, perturbé qu’il était par cette chronique fracassante et décalée.

Au départ, l’humoriste oriente son papier sur la critique d’un film récent, Elle s’appelait Sarah, film utilisant avec excès, comme tous ses semblables, « la mémoire de la shoah afin de renflouer les caisses lacrymales du cinéma français », grâce bien entendu au « devoir de mémoire, qui dispense au passage le cinéaste de faire preuve du moindre talent, et lui permet de se hisser vers le million d’entrées en raflant les écoliers d’aujourd’hui pour les parquer de force dans des salles de cinéma pédagogiques ».

Et Bedos de poursuivre, avec encore plus de brio et d’audace : « Jeudi je fais un nouveau rêve, celui dans lequel je pourrais dégueuler sur Netanyahou et sur la politique menée par l’Etat d’Israël sans que personne ne me traite d’antisémite (…) ou d’antisémite inconscient qui, au fond de lui, n’ose le dire consciemment mais rêve de voir pendus : Patrick Bruel, Primo Lévy, Pierre Bénichou et ce qui reste d’Ariel Sharon (…) moi qui suis tellement con que je n’ai pas saisit cette notion très subtile selon laquelle s’indigner devant une politique honteuse c’est vouloir du mal à tous les juifs de la planète ».

Un coup de fouet, une décharge électrique, un rayon de soleil sur le PAF. Quel plaisir de se délecter des sourires crispés d’Elisabeth Lévy, et mieux encore, de l’air effondré du grand Finkielkraut qui, comme par un heureux hasard, venait justement présenter un nouveau livre consacré à - devinez quoi – l’extermination des juifs par les nazis (« L’interminable écriture de l’extermination »). Nicolas Bedos médaillé d’or du courage médiatique de l’année ? L’humoriste a toutes ses chances. Dommage que ce dernier finisse tout de même par en placer une contre Dieudonné, sur un ton malgré tout un brin ironique.

Malheureusement, et vous l’aurez compris, ce genre de courage n’est pas tellement salué et récompensé dans les médias français. Au contraire, il est même bien souvent sanctionné. La sanction en question étant une action en justice menée par la flopée habituelle d’associations « antiracistes », qui n’en manquent pas une pour contribuer au business mémoriel, ou encore, plus classique, une disparition totale des écrans, avec un dénigrement et une diabolisation en guise d’accompagnement. C’est donc à se demander pourquoi le fils Bedos en est arrivé à se tirer une balle dans le pied, en scandant la vérité à qui voulait bien l’entendre en direct sur le service public (France 2). Qu’importe, mieux vaut la sincérité et le courage que l’hypocrisie et la lâcheté. Un coup de maître à saluer aussi ouvertement que possible.

Question : ce probable suicide médiatique sera-t-il logiquement suivi des habituelles conséquences ? Les symptômes pourraient apparaitre très prochainement. Le premier, inquiétant, étant déjà en cours. En effet, les médias ont très peu parlé de cette sortie héroïque – pour ne pas dire pas du tout. Pour le reste, il faudra patienter. En attendant, un grand bravo bien mérité pour Nicolas Bedos, en lui souhaitant de ne pas céder à la pression et de tenir la barre, emporté par le courage et la fougue de la jeunesse.
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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 18:39
 

 

Je le confesse : j'avais pris la décision dans le courant de l'été de ne plus écrire une ligne sur Alain Minc pendant quelques temps, mais après sa sortie contre le « pape allemand », je peine à me contenir. Tout juste après l'avoir prise, je m'autorise donc à faire une entorse à ma bonne résolution.Il faut en effet toujours se défier de ses propres emballements ou à tout le moins de ses idées fixes. Voici quelques temps, je me suis donc pris à penser que j'avais décidément beaucoup écrit sur Alain Minc. Trop, peut-être... Ce n'est certes que le hasard de la vie. Pour avoir croisé sa route du temps où j'étais journaliste au Monde, qu'il a conduit en association avec Jean-Marie Colombani au naufrage que l'on sait, j'ai eu l'envie, en quittant ce quotidien, d'écrire un livre d'enquête sur lui, pour présenter les mœurs du capitalisme de connivence français, dont il est l'un des porte-drapeaux. Et me lançant dans l'aventure de Mediapart, j'ai continué à tenir la chronique de ses aventures, puisque, l'observant dans ses fonctions de conseiller occulte de Nicolas Sarkozy, il est devenu, dans les coulisses de l'Elysée, l'un des personnages de ce capitalisme du Fouquet's qui a alors prospéré. Du projet avorté de privatisation de la régie publicitaire de France Télévisions jusqu'à l'ouverture au privé des jeux en ligne, en passant par la récente recapitalisation du journal Le Monde, j'ai donc suivi ses nouvelles intrigues, petites et grandes, pour le compte du chef de l'Etat et de quelques très grandes fortunes françaises.

Mais oui, il faut se méfier de ses propres obsessions. Le temps passant, j'ai donc jugé qu'il y avait d'autres urgences que de tenir la chronique de ce conseiller de l'ombre. Parce que s'il faut trouver des illustrations de ce capitalisme d'influence, nous en avons, de nos jours, bien d'autres sous les yeux, à commencer évidemment par l'affaire Bettencourt-Sarkozy. Parce que, dans le même temps, Nicolas Sarkozy a fini par pâtir des innombrables intrigues de son conseiller de l'ombre et l'a (provisoirement ?) évincé de l'Elysée. Parce que, de surcroît, je l'avoue, ce face-à-face avec le héros de mon livre commençait à me lasser. Trop d'arrogance et de suffisance : pour ne pas décrocher le titre un peu ridicule de meilleur spécialiste ès Minc, j'ai ressenti le besoin de tourner la page. De tenir encore et toujours le chronique de ce capitalisme parmi les plus nécrosés, mais au travers d'autres enquêtes.

 

Mais, quand j'ai entendu Alain Minc éructer contre le « pape allemand », je n'ai pas résisté à l'envie de prendre encore la plume. La sortie est trop grave pour qu'on ne lui oppose que le silence ou l'indifférence. Le conseiller de l'ombre a beau avoir perdu beaucoup de son influence et être tenté de multiplier les provocations et faire du zèle pour rentrer en grâce auprès de son mentor, sa tirade est si choquante qu'elle mérite qu'on s'y arrête.

 

Qu'avait donc dit Benoît XVI pour s'attirer un tel quolibet ? Il avait tout bonnement résumé l'opinion majoritairement partagée dans les milieux catholiques depuis que Nicolas Sarkozy, cherchant une diversion pour sortir du scandale Bettencourt, a lancé une campagne xénophobe en engageant une vague massive d'expulsion des Roms. Dimanche 22 août, le pape, prenant la parole devant des pèlerins venus à Rome, avait donc invité ses ouailles « à savoir accueillir les légitimes diversités humaines ».

 

De quelque religion que l'on soit, ou alors radicalement athée sinon même anticlérical, qui peut s'opposer à pareil précepte ? Personne de bon sens, naturellement. Que l'on soit adepte de la charité chrétienne ou que l'on soit un ardent défenseur des droits de l'homme, on ne peut que saluer la réaffirmation de ce principe, qui donne la mesure de l'émotion qu'a suscitée, de par le monde, la politique de stigmatisation contre une communauté engagée par Nicolas Sarkozy.

 

Personne de bon sens, non ! Mais à l'évidence, Alain Minc a perdu le sien. A-t-il à ce point besoin de démontrer au chef de l'Etat qu'il peut encore lui rendre envers et contre tout de menus services ? Veut-il le convaincre que même dans la pire des adversités il restera dans le dernier carré de ses fidèles ? Pour justifier l'expulsion des Roms et voler au secours de Nicolas Sarkozy, il a en tout cas trouvé, mercredi, lors de l'émission "L'été en pente douce", sur France Inter - on peut écouter ci-dessous le principal extrait qui nous intéresse -, un argument auquel aucun sarkoziste n'avait encore songé : ce pape a tort parce qu'il est... allemand !

 

 

« On peut discuter (de) ce que l'on veut sur l'affaire des Roms, mais pas un pape allemand », a ainsi expliqué Alain Minc. « Jean-Paul II peut-être, pas lui.» « Son insensibilité qu'on a mesurée quand il a réinstallé un évêque révisionniste, son insensibilité à l'histoire, dont il est comme tous les Allemands un héritier, non pas un coupable mais un héritier », a-t-il ajouté.

 

D'une phrase, Alain Minc fait donc allusion au passé controversé de Benoît XVI. Mais ce n'est pas, dans sa bouche, l'argument majeur. Selon lui, ce qui disqualifie celui qui prône une meilleure prise en compte des « légitimes diversités humaines », c'est qu'il est « un pape allemand » et qu'il est donc, « comme tous les Allemands », « l'héritier » de l'histoire que l'on sait. L'histoire du génocide des juifs ou de l'extermination des tziganes...

 

La phrase est tellement sidérante et choquante qu'elle a suscité une nouvelle vague d'indignation dans les milieux catholiques - à commencer par les milieux catholiques de gauche, qui se sont souvent montrés critiques à l'encontre du pape Benoît XVI. Pensant rendre service à Nicolas Sarkozy en défendant l'indéfendable, Alain Minc s'est montré si maladroit qu'il est en fait parvenu au résultat strictement inverse : creuser encore un peu plus l'incompréhension entre le chef de l'Etat et les milieux catholiques français, qui se sont pourtant très fortement mobilisés en faveur de son élection en 2007.

 

Maladroit et choquant, oui ! Car on comprend bien ce qu'il y a de biscornu et de stupide dans le raisonnement du trop zélé conseiller. A le suivre, à considérer qu'il y aurait une responsabilité collective du peuple allemand dans le crimes nazis - une responsabilité qui le disqualifie pour s'indigner aujourd'hui de tentations ou de dérives xénophobes -, on pourrait être tenté de se laisser aller à beaucoup d'autres inepties de ce genre : compte tenu du legs de la guerre d'Algérie, un pape français serait-il qualifié pour condamner de nos jours le colonialisme ? Et après les atrocités de Guantanamo, un pape d'origine américaine serait-il qualifié pour s'indigner de pratiques de torture ? A ce compte-là, on pourrait se demander aussi par quel mystère Alain Minc estime que Jean-Paul II, pape originaire de Pologne, était plus fondé à défendre les « légitimes diversités humaines », alors que ce pays a été déchiré dans le passé par de sombres convulsions antisémites.

 

Mais arrêtons-là ! Car en vérité, il n'y a rien de rationnel dans le propos d'Alain Minc. Rien de sensé ni d'argumenté. Dans sa gymnastique intellectuelle tortueuse pour défendre son maître, le conseiller en vient, sans même s'en rendre compte, à utiliser les mêmes thématiques que lui. Pour justifier l'expulsion des Roms, il utilise une thématique anti-allemande. Dans le seul souci de ne pas dire ce qui est pourtant une évidence : autrefois patrie des droits de l'homme, la France se déshonore en conduisant une telle politique. Et le fait qu'un pape controversé le suggère aussi change-t-il quoi que ce soit à cet accablant constat ?

 

Des galipettes intellectuelles d'Alain Minc, on peine donc, cette fois, à s'amuser. Car elles viennent justifier l'injustifiable. Sans la moindre finesse ni la moindre habileté. Presque avec brutalité. C'est d'ailleurs peut-être cela la morale de cette sombre histoire : l'oligarchie rend bête et méchant.

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